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Échographie : lutter contre les fakes news

Les fakes news : qui polluent internet, les réseaux sociaux et bien d’autres, n’épargnent pas la pratique du manipulateur en échographie.

Entre désinformations, mésinformations, et convictions personnelles : comment distinguer le vrai du faux ?

Restons factuel !


Méfiez vous du bouche-à-oreille et des arguments d'autorité bancale !

Que l’année 2025 soit l’occasion de lever les ambiguïtés et les non-dits et construire avec tous les acteurs les contours et les missions des MERM aux compétences augmentées par l’universitarisation de leurs formations.

 

Cadre législatif d’exercice du manipulateur : décret ou protocoles ?

Conformément au rapport IGAS de février 2021 intitulé « manipulateurs en électroradiologie médicale : un métier en tension, une attractivité à renforcer » et à la recommandation numéro 20 « clarifier le cadre juridique de l'acquisition d'images en échographie par les manipulateurs »(1) :la DGOS en concertation avec le CNPMEM a ,par la publication  des arrêtés du 19 mai 2021 ,officialisé l’intégration  des deux  protocoles de coopérations régionaux, largement déployés sur tout le territoire national, aux protocoles nationaux , clarifiant in facto l’épilogue législatif (2)

 


Pourquoi ce choix ? retour sur le rapport IGAS

Si le manipulateur exerce en échographie depuis plus de 50 ans, seul son cadre législatif ainsi que la vie administrative des protocoles seront en mouvance pour une pratique sur le terrain constante, gage de sécurité et de qualité : binôme manipulateur /médecin.


Pour mémoire :

Depuis 2012 selon art 51 de la loi HPST de 2009 les MERM sont autorisés à exercer en échographie dans le cadre de protocole de coopération : des protocoles locaux auxquels d’autres équipes pouvaient adhérer via une plateforme ministérielle « COOP-PS » listant les protocoles locaux des régions sur tout le territoire (3)

Conformément au guide de méthodologie tome 2 de l’HAS (4) : les protocoles de portée nationale sont soit : intégrés dans la formation initiale, sous réserve de la modification préalable de la réglementation définissant les actes professionnels, soit inscrits dans le développement professionnel continu (DPC). L’intégration du recueil du signal en échographie par les MERM, dans notre décret professionnel n 2016 -1672 du 5 décembre 2016 (5) était donc la résultante légitime du processus, créant réglementairement une spécialité du métier du MEM et par conséquent de traiter la question de sa valorisation dans le secteur public.


Deux conditions à l’exercice

1.    qu’un médecin puisse intervenir à tout moment

2.    sous réserve d’un titre ou d’un diplôme : liste fixée par arrête du ministre charge de la santé, qui n’a jamais été publiée 

Si la mission   igas « n’a pu en reconstituer avec certitudes les raisons, la formation nécessaire était parfaitement identifiée : le DIU EA, en revanche certains médecins radiologues auditionnés par la mission avaient fait état de leur forte réticence à ce que le décret puisse être applicable considérant que seul un protocole permettait une pratique encadrée de l’échographie par les MERM »

Par conséquent : un décret inapplicable 

 

Concomitant : la vie administrative des protocoles de coopérations   évolue vers la simplification via plusieurs lois successives, mais également par la parution du décret du 6 septembre 2019 octroyant une prime de coopération aux MEM du secteur   public 1 soit :100 euros brut/mois. (6)

 

1.    loi du 24/7/2019 « OTSS » cadre juridique : distinction des protocoles nationaux et expérimentaux.

2.    art 35 de la loi du 7/12/2020 d’accélération et de simplification de l’action publique : reconnaissant des protocoles locaux en nationaux par arrêté ministériel

3.    loi du 7/12/2020 « ASAP » -loi du 26 avril2021 : amélioration du système de santé par la confiance et la simplification : protocoles expérimentaux locaux.

 

 

De 2016 à 2021, ce cadre législatif inachevé engendre une confusion sur le terrain qui s’est traduite par :

1.    Une incertitude des équipes quant à l’obligation d’adhérer aux protocoles ou d’appliquer le décret

2.    des comportements variés quant au versement de la prime de coopération.

3.    une phase transitoire de difficulté d’accessibilité lors de l’adhésion aux protocoles locaux -nationaux par l’évolution de la plateforme ministérielle : coop-ps    à démarches simplifiées.

 

La rémunération plus attractive du MERM dans le secteur privé, et l’application du décret par conséquent, la suppression logique des protocoles de coopération et de la prime de coopération associée, aurait accentuer l’écart d’attractivité entre l’exercice libéral et hospitalier.

 

L’épilogue législatif en concertation avec la dgos a été de maintenir l’exercice des manipulateurs dans le cadre des protocoles de coopérations :

·       afin de maintenir la prime de coopération des MERM du secteur public.

·       de ne pas désorganiser une réponse efficace aux besoins de santé, fondée sur des protocoles dans un climat de confiance qui ne se limitent pas uniquement au recueil du signal mais aux missions plus larges : décrites dans ceux-ci « participe à l’étude de la conformité et de la pertinence de la demande d’examen, collecte les données cliniques et celle du dossier médical et rédige un relevé d’information   transmis au délégué » (7)

 

 

Les non-dits : le décret : aboutissement réglementaire de l’extension d’un protocole national a sans aucun doute créer des tensions entre les institutions représentatives par crainte que les manipulateurs recueil le signal en échographie, sans aucune exclusion leur permettant également de travailler avec tous les médecins sans identifier la formation de ceux-ci et sources d’autres inquiétudes (8)

 

Factuellement : les protocoles de coopérations restent le cadre réglementaire de la pratique des MEM en échographie (9)


Sources :

 

(1)     Rapport IGAS publié le 25/3/2021 « Manipulateur en électroradiologie : un métier en tension, une activité à renforcer »

(2)     Arrêté du 19mai 2021 relatif à l’autorisation des protocoles de coopération intitulés « Entre et manipulateurs en électroradiologie (MERM)pour l’acquisition des images et signaux et la réalisation des mesures lors des examens d’exploration non vulnérante »et « Coopération entre médecins radiologues ou nucléaire et MERM formés à la réalisation d’actes d’échographie diagnostic et exerçant au minimum 50 % de leur temps de travail dans ce domaine »appelé communément « lorraine »

(3)     Plateforme ministérielle listant tous les protocoles autorisés par région : coopps.ars.santé.fr

(4)     Coopération entre professionnels de santé : élaboration d’un protocole de coopération article 51 de la loi HPTS guide méthodologique tome 2 HAS

(5)     Décret manipulateur n 2016-1672 du 5décembre 2016

(6)      Arrêté du 6/9/2019 fixant le montant de la prime de coopération instituée par le décret n 2019-934 du 6/9/2019portant attribution d’une prime de coopération à certains professionnels de santé exerçant dans le cadre des protocoles de coopération

(7)     Protocole « lorraine »p15-19/31 et grille d’évaluation

(8)     SRH info 2016 « point sur la réforme du décret d’exercice des manipulateurs d’électroradiologie » Dr Vincent Hazebroucq

 

 

Exercice seul des manipulateurs !

La rumeur dénonce la pratique dans le secteur privé et public des manipulateurs, sans présence médicale, réalisant des comptes -rendus, contre signé ou non par un médecin radiologue ?


Restons factuels : une telle pratique serai l’exception plutôt que la règle, mais ne pourrait être réaliser sans la complicité médicale.

La signature médicale du compte rendu protège le MERM, salarié, placé sous sa responsabilité (5)

Une incohérence : selon l’assurance maladie et le code de la classification commune des actes médicaux : est-il possible de rembourser la cotation d’un acte radiologique sans compte rendu médical ? (10)

Le compte rendu radiologique répond à des critères administratifs dont :la signature du valideur médicale soit manuscrite ou électronique ainsi que la date de validation du compte rendu. (11)

La supervision de l’examen échographique est médicale ; le manipulateur doit pouvoir alerter le délégant en cas de doute, de difficulté et prévenir le patient de la disponibilité de celui-ci. Il appartient à chaque délégants et délégués de respecter les règles de bonne pratique conforme aux différents protocoles garantissant la qualité de l’examen et la sécurité du patient (12)


L’hypocrisie serait de ne pas rappeler que  le rapport IGAS relate « Qu’il est certain aux yeux de la plupart des interlocuteurs de la mission que les manips expérimentés qui pratiquent depuis plusieurs années régulièrement des échographies dans une relation de confiance avec les médecins délégants, développent des compétences cliniques et des pratiques qui vont bien au-delà de l'acquisition du signal » ; soit l’aboutissement de l’investissement des binômes conforté par l’enquête Afppe auprès de  169 manipulateurs  relatant que «   81,7 % déclarent que leur pré compte-rendu sont validés tels quels » (1)


La confusion, source de conflits, entre l'autonomie et l’indépendance, considérées à tort comme deux notions synonymes, ont pourtant des champs respectifs bien délimités.


L'autonomie d’un MERM se retrouve dans sa capacité à prendre un certain nombre de décisions seules, ce qui n'excluent :ni la supervision médicale, ni le travail en équipe. A contrario l’indépendance, dans le champ relationnel, reflète l'absence possible de tout lien avec celui-ci.

 

Restons factuels : selon l’HAS « accélérer les coopérations et les partages de tâches entre professionnels » publié en mars 2024 rappelle l’efficacité de ceux-ci dans l’élargissement de l’offre de soins, son accessibilité et l’amélioration des parcours de soin : aucun évènement indésirable grave, une satisfaction des délégants et des délégués.


Moins de 40000 patients 9% ont été réorientés vers les délégants dont plus d'un tiers pour les seuls protocoles d'échographie entre radiologues et manipulateurs : un gain de temps médical précieux. (13).

 

Sources :

(10) Article l1 et l5 du code de la classification communes des actes médicaux, décision 11/3/2005 de l’union nationale des caisses d’assurance maladie relative à la liste des actes et prestations pris en charge ou remboursés par l’assurance maladie

(11)https://www.santopta.fr les informations obligatoires d’un compte rendu d’imagerie

(11)https://cerf.radiologie.fr la classification commune des actes médicaux Dr Fortel

(11) https : www.has-santé.fr indicateurs du thème « compte-rendu radiologiques » cahier des charges28/8/2014

(12) p 17-18/31 protocole « lorraine »

 

Quels actes délégués ?

La pratique des manipulateurs en échographie fait toujours polémique reposant exclusivement sur des convictions personnelles diverses selon lesquelles :

1.    l’acte d’echographie repose sur des compétences diagnostiques et cliniques proprement médicale,

2.    certains actes ne devraient pas être délégués comme l’ostéoarticulaire ou l’endocavitaire …

Ne pas défaire ce qui a été réalisé ! 


L’exclusion du recueil du signal par le MERM, en 1997, sans aucun argument de santé publique relaté, a surtout désorganisé les équipes basées sur celle-ci.

·       Dr Taieb, FNMR « dans une équipe chacun doit jouer son rôle »1998(14)

·       Pr Pourcelot « certains paramédicaux pratiquent les explorations ultrasoniques depuis 1972 -73 ils ont formé des centaines de médecins échographistes et ils sont   cités dans plus de 120 publications ou communications »(14)

·       Dr Dettloff déclare : « continuer à travailler comme avant sous la responsabilité d'un référent médical et demande une réexamen du décret.(14)


Les opinions de l’époque si diverses étaient elles , sont toujours d’actualité mais il est fondamental de se souvenir, de l’implication de tous les acteurs pour un portage et une coordination mutualisée pour élaborer une pratique et des conditions de mise en œuvre reproductible  ainsi  qu’ une formation des délégués reproductible et homogène sur tout le territoire via le DIU EA   .Un cadrage national du mode de coopération issu d’une réflexion commune  et volontaire des représentants des différentes institutions : l’aboutissement de 15 ans de réflexions !


Tous les acteurs institutionnels :

·       G4 des radiologues : collège des Enseignants de Radiologie en France, Fédération Nationale des Médecins Radiologues, la Société Française de Radiologie, le Syndicat des Radiologues Hospitaliers

·       AFPPE : association Française du Personnel Paramédical d’Electroradiologie

·       CHCFM comité d’harmonisation des centres de formation de MERM

·       SFMN : société Française de Médecine Nucléaire et Imagerie Moléculaire


Pour mémoire : un article du HealthManagement en janvier 2014 en relate le parcours (15)


Le G4 et l AFPPE, par cohérence et souci d’efficacité   souhaitèrent que la région Lorraine propose un dossier de coopération sur les arguments suivants :

1.    Une ARS lorraine très proactive en matière de coopération entre professionnel

2.    L’appartenance à l'époque au CHU de Nancy du président national du collège des Enseignements en radiologie de France (CERF), également président de la WFUMB (World Fédération for Ultrasond in Médecine and Biology) : Pr Michel CLAUDON, décédé en 2018 et du secrétaire général du comité d'harmonisation des centres de formation des manipulateurs : Mr Jean Maurice PUGIN tous deux fortement impliqués dans l’élaboration du cadrage

3.    des liens étroits entre les deux grand centre hospitalier : le CHU de Nancy et le CHR de Metz Thionville, ce dernier ayant participer aux expérimentations Berland 

4.    une volonté de ces deux grands centres hospitaliers ayant choisi depuis plus de20 ans d’intégrer les MERM dans les équipes médecins d'échographie et une dynamique de communauté hospitalière de territoire

5.    les « documents martyrs » élaborés par un groupe de production composé des deux cadres supérieurs des pôles d’imagerie des deux établissements Mr Gilles FERQUEL et Mr Dominique PAQUOT et du directeur de l’IFMEM : Mr Jean Maurice PUGIN, seront modifiés, complétés et validés par le comité de pilotage avec la participation de l’ARS.

6.    L’implication de tous les acteurs paramédicaux et médicaux a permis d'envisager conjointement dans le détail tous les aspects de la coopération évitant le développement de zones d'ombre à l'origine de malentendus d'interprétations diverses et in fine de causes d'échec dans la mise en place : seules les échographies cardiaques et obstétricales sont exclues du champ de la délégation  


Restons factuels :la liste exhaustive d’acte ou d’activité dérogatoires aux conditions légales d’exercice inclue les actes d’échographie abdomino-pelviennes adultes et pédiatriques, superficielles et vasculaires. Toutes les « sous catégories incluses » dans ces catégories citées précédemment ne peuvent être listées !

Les catégories d’actes et activités dérogatoires intégrées dans le protocole ne doivent pas être confondus avec les libellés de la nomenclature des cotations des actes d’échographie complexe, nécessitant la mise à jour régulière et un travail d'actualisation en collaboration avec le haut conseil des nomenclatures ou avec le site d'aide en ligne à la cotation des actes CCAM (16).

Exemple : l’échographie thyroïdienne, transfontanellaire, de hanche du nouveau -né, de cheville : enseignées au DIU EA, intègre la catégorie « echo superficielle du protocole lorraine » pour un libelle « tête et cou » ou « ostéo » de la nomenclature. (site d'aide en ligne à la cotation des actes CCAM en radiologie)

Exemple : l’exploration de l'appareil urinaire, protocolisé dans le protocole « lorraine » stipule la mesure de la prostate par voie endo cavitaire (17).


Restons factuels :

Plus de 600 manipulateurs sont diplômés avec des exercices sur le terrain « généralistes »et en « expertise » comme en ostéoarticulaire, en pédiatrie …reconnus par tous.

Les protocoles locaux sont une opportunité pour développer les compétences du MERM et répondre aux besoins de santé, innovant et inspirant pour toutes les équipes souhaitant apporter une réponse efficiente dans l’amélioration du parcours de soin du patient.

Si le protocole national « lorraine » exclue les échographies cardiaques ou tout acte interventionnel : ils peuvent se pratiquer respectivement  via un protocole local incluant cet acte entre le MERM et les cardiologues  et entre les MERM et les radiologues, médecins nucléaires, endocrinologues (18)

 

Sources :

(14) J-M. Décret d’actes et d’exercice de la profession de manipulateur d’électroradiologie médicale : réactions et commentaires revue Le Manipulateur d’imagerie médicale et de radiothérapie, mars1998

(15) https://ftp.healthmanagement.org : le protocole Lorrain 31/1/2014

(16) https://www.ccam-radiologie.fr aide en ligne à la cotation des actes CCAM

 www.radiologie.fr la réforme de la nomenclature : quelles sont les avancées ? Dr Christian Fortel

(17) protocole « lorraine » exploration de l’appareil urinaire, prostate sus pubienne et endorectale

 

Quelles formations ?

Une formation socle : le DIU EA (19), obligatoire, qualifiante, structurée au niveau national, une adaptation du diplôme médicale inter-universitaire DIUE, indispensable pour exercer dans le cadre des protocoles : une formation parfaitement identifiée et reconnue de tous les délégants et les délégués.

Ainsi un manipulateur qui développera une expertise en ostéoarticulaire sera en capacité d’alerter le délégant en cas d’anomalie vasculaire ayant bénéficié d’une formation socle « généraliste »

La tentation est grande d’exclure les actes délégués n’ayant pas bénéficié d’une formation théorique au sein du DIU EA.

Reprocher aux enseignants du DIU EA de ne pas couvrir l’ensemble des examens échographiques est un non-sens ; quelle formation le pourrait-elle ?

Le MERM diplôme du DIU EA possède un formidable « permis de conduire » qui nécessite « des leçons de conduite » dispensées par l’obligation de stage pratique   soit 80 vacations pour le tronc commun et les modules dispensés. Le tutorat au début de leur prise de fonction : « une conduite accompagnée » un compagnonnage indispensable soit 40 supervisions d’examens par type d’actes, prévus dans le protocole national (20)

Le développement des compétences théorique et pratique des MERM est le fruit de la forte implication de leurs délégants, un enseignement dispensé en permanence : une collaboration fondée sur le partage des connaissances.

Le protocole national « lorrain » intègre la possibilité d’accéder aux MERM à des actions de formation théorique et complémentaire à la formation initiale : une nécessité et une obligation pour répondre à l’évolution de nos pratiques, à la mouvance des délégants au sein des équipes et de leur expertise pour répondre aux besoins de santé (20)


Restons factuels :

Tous les examens d’échographie sont protocolisés par les délégants. Les délégants attestent de l’expérience et évaluent la maîtrise de la réalisation de l’acte délégué et contrôle les savoirs et savoirs faire nécessaire à la réalisation de ces actes. (20)

Trop peu de formations paramédicales complémentaires sont proposées, dans le cadre du développement professionnel continu, factuellement : les transmissions des savoirs de MERM expert à MERM débutant, des tutoriels vidéo en partenariat AFPPE et des constructeurs, l’accès aux formations médicales via : les journées francophones de Radiologie, SFEcho société francophone d’échographie, AMEcho : association multidisciplinaire d’échographie, quelques formations médicales privées.

L’accès et le développement de formations complémentaires nationales universitaires reconnues liés à nos pratiques sont fortement demandés et espérés par les MERM ainsi que les délégants, toujours plus sollicités.

14 ans d’existence du DIU EA et un paradoxe :la non accessibilité aux formations complémentaires existantes : une adaptation des formations médicales du DIUE de spécialités serait une piste intéressante.


Sources

(19)  Diplôme inter universitaire d’échographie mention echographie d’acquisition http://naxos.biomedicale.univ-paris5.fr/diue/exemples : échographie d’acquisition en Musculo squelettique par Dr Jean Louis Brasseur programme 2018

(20) VI formations théoriques et pratiques suivies par les professionnels de santé impliqués – VII indicateurs satisfaction des acteurs p23-25/31 « protocole lorraine »


Cotation échographie : la crainte de l ‘effondrement de la valeur de l'acte

Hier comme aujourd’hui la cours de compte (21)est formelle : “Les échographies constituent le 1er poste de dépenses en nombre et en valeur.

soit 1,4 Md€290 en 2021, comme en 2020

Dès 2016 (22) elle préconise :

·       Une meilleure régulation de l ’accès aux équipements d’échographie

·       Rendre obligatoire la rédaction d’un compte rendu pour tout acte d’échographie.”

·       Rappel que les actes d’échographie sont réalisés seulement pour moitié par les radiologues


Alors que les dépenses d’échographies liées au suivi des grossesses sont en diminution depuis 2017, la progression la plus significative concerne les échographies cardiaques et ostéoarticulaires.


L'échographie est la modalité dont l’utilisation est la plus dispersée et les médecins disposent de multiples formations : du Diplôme inter universitaire d’échographie et techniques Ultrasonores (19) aux formations de e-learning tout format, en coaching On-Line, même en « solitaire » (23)


L’évolution des échographes de plus en plus performant, le développement de nos pratiques, et les atouts propres à l’échographie poussent à l’inflation des actes :


Les équipements, au moins en gamme de base, très mobiles restent à un prix accessible et des versions miniaturisées portables se développent. L’absence de procédure d’autorisation pour les équipements d’échographie est d’ailleurs un obstacle à leur recensement.

L’examen d’échographie devient le prolongement quasi-automatique des activités cliniques médicales ou paramédicales (diagnostic kinésithérapie par exemple) en quelque sorte un complément de l’examen de base : l’échoscopie, qui ne nécessite pas de compte rendu détaillé et qui n’est pas inscrite à la classification commune des actes médicaux.


 En juillet 2019 la Caisse nationale d’assurance maladie a saisi l’HAS   pour évaluer l’utilisation   de l’échoscopie par le médecin généraliste, une demande co-portée par le collège de la médecine générale (24)


Selon les données de la CNAM la pratique de l’échographie au lit du malade (ZZQM004) se développe en médecine générale soit 600 actes pratiquées en 2018 :280000 euros, une augmentation de 68 %depuis 2016.

 

Le 1er intérêt de l’échoscopie était de répondre à un allongement du délai moyen 10 à 30 jours de rendez-vous pour réaliser une échographie formelle en raison de la pénurie de médecins spécialistes d’organe et de radiologues. Une évaluation qui au final a été exclue du programme de 2021 en raison :de l’absence d’identification des indications potentielles de l’échoscopie, de l’absence de comparaison et d’identification des échographes utilisés, ni de la compétence à acquérir.


En 2023 OMNIPRAT, outil d’aide à la cotation des médecins généralistes relate près de 3millions d’actes d’échographie côtés, et qui doivent faire l’objet d’un compte rendu par 7742 médecins généralistes (25)


La cours des comptes rappelle la nécessité d’un véritable programme de maitrise médicalisée devant la diffusion de l’échographie quel que soit son intérêt médical, son changement de registre dans son utilisation et sa banalisation.

L’impact d’une baisse tarifaire de certain acte peut être facilement annulé par une augmentation de leur nombre.


Restons factuels :

 Il n’est pas crédible d’inquiéter d’une baisse tarifaire en incriminant un peu plus de 600 manipulateurs exerçant en coopération avec les médecins radiologues, nucléaires et vasculaires.


Sources

(21) chapitre IV L’imagerie médicale : des évolutions en cours , des réformes indispensables 10/2022 www.ccomptes.fr

(22)N 602 Rapport d’information sur l’enquête de la Cour des comptes sur l’adaptation auxdes moyens matériels et humains consacrés à l’imagerie médicale 11/5/2016

(23) Quotidien du médecin 20/9/2021 l’usage de l’échographie en médecine générale

 CFFE Centre francophone de formation en échographie formation DPC et hors DPC one line exclusivement

(24) Evaluation de l'utilisation de l'échoscopie ou échographie clinique ciblée par le médecin généraliste HAS le 7 juillet 2022)

(25) Echographie en médecine générale omniprat.org

(26)Référence chapitre 8 la maîtrise médicales et dépend de santé une régulation inaboutie - cours des comptes sécurité sociale mai 2023

 

 

La pratique avancée : une évidence.

Les protocoles  de coopération par leur modalité  propre présentent des failles (27)

·       Une  mouvance au sein des équipes  entre  départ ,arrivée de nouveaux délégants  et délégués et de leurs compétences respectives, non pérenne.

·       Une valorisation financière insuffisante en particulier dans le  secteur  public  qui  ne freine pas la fuite des manipulateurs vers le secteur privé ou vers l ingénierie d’application .

·       Des difficultés d’accès aux structures de formation pour développer leurs compétences

·       Le découragement «  administratif » des équipes malgré les démarches simplifiées .

 

L’enjeu , comme le rappel le rapport IGAS , sera sans aucun doute de dépasser les non-dits pour entamer des vrais discutions sur les pratiques avancées .


Celles-ci reposent sur une pratique avec un fort degré d’autonomie , un partage de compétences  , un travail de collaboration renforcé  avec les  autres membres de l’équipe  et des missions larges et transversales  mais doit également intégré la responsabilité du MERM.

Mieux exploiter le potentiel des MERM , qui depuis 2012 , ont démontré :leur  savoir être ,leur  savoir faire  opérationnel et leur maturité dans une organisation de soins basée sur des accords encadrés de répartitions de tâches  sera nécessaire pour  répondre aux besoins de santé en constante évolution .

La pratique avancée : source de méfiance ,d’inquiétude légitime est  considérée  à tort comme la perte de compétences exclusives, une concurrente pour des professions dont la rémunération est tributaire du nombre d’actes et un frein pour modifier les périmètres de compétences des MERM .


S’accorder sur la définition d’un certain nombre de notions  comme :la qualification , la compétences , l’autonomie  et l’indépendance du MERM ,  sur la sémantique utilisée sera indispensable ainsi que la capacité de tous les acteurs comme hier malgré les oppositions, à partager les pratiques existantes, pour co construire une démarche d’identification et de construction de pratiques  avancées .


Une évolution indispensable pour donner aux MERM des perspectives d’avenir dans le soin nécessaire à l’attractivité de notre métier  mais surtout  pour répondre aux besoins de santé :au vieillissement de la population , à l’explosion  des pathologies chroniques , des polypathologies ,à la dynamique de prévention nécessaire.


L’observatoire national de la démographie des professionnels de santé considère que les évolutions démographiques attendues des professionnels médicaux  ne sont pas suffisamment dynamiques pour couvrir les besoins en santé  pour la prochaine décennie. Et la « pseudo concurrence entre professionnel de santé  »sera de facto considérablement réduite . Les nouvelles générations aspirent également à une meilleur conciliation entre leur vie professionnel et personnelle (27) 


Face aux enjeux colossaux ,l’imagerie pour reprendre une thématique des JFR 2024 « tous ensemble pour la radiologie de demain ,» doit se doter de tous les atouts fondés sur le numérique , l’intelligence artificielle , la télémédecine  sans oublier « l’ humain  »  appuyé par de nouvelles modalités de financement propices aux collaborations :que d’autres corps professionnels ont déjà mis en action en France et à l’étranger (28)


Le diagnostic est l’ élément  essentiel de la décision médicale pour déterminer la stratégie et la prise en charge du patient nécessitant des compétences et des qualifications, une culture médicale large sanctionnée par un diplôme : indiscutable , irremplaçable : pivot de la  la collaboration.


La pratique avancée reste une opportunité pour  officialiser et déterminer les limites claires et précises ,après une formation adaptée sanctionnée par un diplôme académique.


Si factuellement , les équipes sur le terrain sont prêtes  à s engager sur cette voie , les institutions savantes médicales sont dissonantes mais n oublions pas « Plus vous saurez  regarder loin dans le passé , plus vous verrez loin dans le futur » disait Churchill et force de rappeler deux articles contradictoires en  2012 du même auteur :Dr Vincent Hazerbroucq :sur la pratique illégale du MERM en échographie et de son évolution en pratique avancée (29):édifiant sur l’évolution constructive de nos mentalités.

Dans un contexte où la banalisation et la diffusion de l'échographie, incontournable non irradiante et pertinente , Tous les acteurs doivent rester attentifs à ne pas rester en dehors de l' Evolution des organisations ,d'autres corps professionnels sauraient remplir une place que nous aurions délaissée même malgré nous.


Enfin comme le disait Winston Churchill , il ne sert à rien de dire « Nous avons fait de notre mieux .Il faut réussir à faire ce qui est nécessaire »

 

Annie Graul Le Gall

 

 

(27) « L’organisation des professionnels de santé quelle vision dans 10 ans et comment y parvenir » rapport d information Cyrille ISAAC-SIBILLE du 7/07/2021

(28) Infirmière en pratique avancée en France depuis janvier 2025 peuvent recevoir directement des patients et prescrire sans intervention préalable d un médecin dans 5 domaines ( oncologie, hématologie oncologie, maladie rénale chronique , dialyse , la transplantation rénale , psychiatrie et santé mentale , les urgences)

Fiche métiers émergents :Radiology Physician Assistant au USA  sous supervision étroite d un radiologue agrée :Agence nationale de la performance sanitaire et médico sociale

(29)«  Qui peut donc faire des échographies ? »

« Coopérations entre manipulateurs d’électroradiologie et radiologues : où en est-on et où va t-on ? »

Docteur Vincent HAZEBROUCQ - Radiologue des hôpitaux de Paris - Maître de conférences à

l’Université Paris Descartes, Chargé de mission pour l’imagerie à l’Agence régionale de

santé (ARS) d’Île-de-France SRH INFO 2012 ( 4ème trim)

 (30) Parcours du MERM en échographie , historique

·        1997 /2006 : réflexions entre professionnels médicaux et paramédicaux

·        2003 rapports Berland sur la démographie médicale et la coopération entre professionnelle -expérimentations HAS en 2006 portant sur 900 échographies sur 3 sites : le CHU de Rouen, la clinique Pasteur de Toulouse et le CHR de Metz pour étudier la faisabilité des nouvelles formes d'organisation dans la prise en charge des patients 2009 Art 51 loi HPTS - création des protocoles de coopération

·        2011-2012 : les 1ers protocoles

·        Le 1er en septembre 2011 « Haute Normandie : protocole de coopération professionnelle déléguées validés par les médecins d'élégants »: ce protocole plus restrictif sur les actes à déléguer, intégrait tous les médecins

·        Le 2ème en mai 2012 le protocole « lorrain : entre médecins radiologues ou nucléaires et MERM formés à l’échographie, exerçant au minimum 50% de leur temps de travail dans ce domaine »  

·        Aout 2016 CHU Nîmes

·        « Entre médecins vasculaires et MERM pour l’acquisition des images signaux et la réalisation des mesures ,l des examens d’exploration vasculaire non vulnérante »diplôme DIU EA +10H de formation théorique ou DUAEV ( DU d’assistant en exploration vasculaire)CHU Nîmes

·        Avril 2015 Provence Alpes Côte d'Azur « protocole de coopération  entre radiologue interventionnel et MERM pour la pose des piscines en salle de radiologie interventionnelle,»

·        Protocoles locaux 2024

·        « Enregistrement et pré interprétation en vue du dépistage de l'échographie anormale, des paramètres écho cardiographiques transthoraciques (ETT) par un manipulateur en électroradiologie médicale (MERM) en lieu et place d'un médecin cardiologue avant interprétation médicale définitive »diplôme DIU  d’échocardiographie 1er année .

·        Chu d’Angers «  réalisation de cytoponction thyroïdienne sous   échographie par un MERM »coopération avec les radiologues, endocrinologues

Groupe de travail manipulateurs et échographie Pr Céline Savoye-Collet, réunion de travail du 22/5/2023 avec Mme Graul, Blin,Mr Davy , journées RAD 2023

 [MS1]Ce n’est pas 100€ brut qui limite la fuite des MEM dans le privé. On l’a vraiment fait pour que ceux qui touchaient la prime ne la perde pas. Je ne souhaite pas qu’il soit traduit que le CNP favorise le secteur public donc préfère qu’on enlève la première partie de la phrase.

 
 
 

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